Lettre à celui que j'ai revu
Lettre à toi, #MonBeauParleur
Well hello there,
Te souviens-tu de mon article, girl ?
Je te parlais des différentes rencontres que tu pouvais faire en voyages.
À ce jour, j’aurais bien aimé te parler d’une histoire à l’eau de roses parfaite.
Pourtant, la réalité était tout autre.
J’étais là aujourd'hui pour te parler de moi, beaucoup plus personnellement que je ne l’ai déjà fait. J’ai longueeeeement hésité, sincèrement… et je me suis dit qu’entre filles, on a le droit de se parler de nos histoires de cœurs qui se brisent.
Je te partage donc une lettre que j’ai écrit, un peu pour faire le point, mais, surtout, pour me vider le coeur.
Certes, elle date d’une autre époque, tout étant encore tellement d’actualité.
Bref, c’est dit.
Sois prête… et bonne lecture!
À toi, mon cher #BeauParleur,
Ces jours-ci, j’écoutais Dog Days Are Over de Florence + The Machine et c’est alors que des parcelles de toi ont ressurgi.
Des parcelles de bonheur enfouies.
Pourtant, je croyais les avoir cachées si profondément dans ma tête, pour les empêcher de refaire surface. Les avoir soigneusement placées dans une petite boîte cadenassée, en plus d’avoir jeté la clé, du moins, c’était mon impression.
Il faut croire que j’avais, moi-même, retrouvé cette clé.
Ou peut-être que j’avais presque volontairement coupé le cadenas.
La musique continuait et la mélodie aussi :
“Happiness, hit her like a train on a track
Coming towards her, stuck still no turning back”
C’est fou de se dire que j’avais été si heureuse… et que le fait d’avoir mal aux joues à force de sourire me manquait. Tu n’avais été qu’une TRÈS et TROP courte parenthèse, et moi je pensais encore à toi ?
Non, je ne me l’autorisais pas.
Non, je ne me l’autorisais plus.
J’ai donc justifié le fait que je pensais à toi, en disant que je ne contrôlais pas ça (et que c’était, par conséquent, légitime).
J’ai ensuite justifié le fait que je pensais à toi en disant que ça faisait un an (oui oui, un an que ton avion atterrissait à Montréal).
J’ai finalement justifié le fait que je pensais à toi en disant que c’était la Saint-Valentin (et qu’on la passait ensemble l’an dernier).
Tant de justifications et pourtant, ça ne servait à rien.
Tu étais bel et bien là, dans ma tête, à rire et à me faire sourire jusqu’à ce que le bonheur me fasse mal aux joues.
Est-ce que je te pleurais encore ?
Est-ce que je m’ennuyais d’aimer comme je t’ai aimé, si bref cet amour fut-il ?
Est-ce que je m’ennuyais de nous?
En toute honnêteté, un mélange des trois, peut-être, était la bonne réponse à toutes mes interrogations.
Alors que, dans les derniers jours, les souvenirs défilaient devant mes yeux comme un film sur repeat, mon cellulaire m’envoyait lui aussi des notifications de cette époque qui était la nôtre :
Ding! Une photo ici.
Ding! Une vidéo là.
Souvenir après souvenir, tu étais toujours et encore là.
Tu prenais de la place. Tellement de place.
Comme si la parenthèse que tu avais été, que nous avions été, l’année dernière, se transformait en roman, duquel je relisais les pages… en espérant que la fin ait changé, miraculeusement.
Je ne savais pas comment te dire que je pense encore à toi. En fait, je n’avais aucun moyen de le faire. J’avais longuement voulu y croire, en ce nous. Ici ou ailleurs. Dans une autre dimension ou un univers parallèle.
Tant que la fin de l’histoire était différente, j’allais être heureuse.
Tu sais, on s’était rencontré dans ma ville préférée, dans mon pays préféré. Là où je peux commencer ma journée sur la plage. Là où je peux interrompre mon bronzage pour quelques heures de kayak traversant alors des grottes que l’océan a façonnées à travers les rochers. Là où je peux couronner le tout en regardant le soleil peindre le ciel du haut des falaises.
Tu sais, t’es arrivé dans ma vie spontanément, mais ô combien volontairement, un beau soir de juin. Tu faisais de la promo pour un bar local, même si toi, t’avais rien de local. J’avais perdu aux odds. J’ai pas eu le choix de te frencher. Je dis ça, mais je l’avais, le choix. Mon choix, c’était toi.
Ça s’était arrêté là. On s’était à peine reparlé, on ne s’était pas revu. Un french de fin de soirée très et trop arrosée, et c’était tout.
Puis, un jour de novembre, j’ai eu envie de savoir ce que tu devenais.
On avait donc conclu que tu viendrais me voir, un jour, éventuellement.
Fast forward à ce moment à l’aéroport dans cette grande ville, pas trop loin de la mienne. T’avais pris la décision de commencer ton périple en Amérique par chez moi. Par ma ville, mais aussi… par mon appartement. Quand je t’ai vu me sourire pis te jeter dans mes bras, je te mentirais si je te disais que je ne me suis pas demandée si tu pouvais être le père de mes enfants. C’était intense comme réflexion, trop intense. Sans doute. Peut-être.
Personnellement, je me suis dit qu’on appelait pas ça un « coup de foudre » sans raison. J’étais littéralement foudroyée, habitée et envahie par des émotions qui étaient, soit dit en passant, sorties d’à peu près nulle part car… on ne se connaissait pas vraiment, n’est-ce pas?
Le lendemain matin, je me souviens de m’être réveillée tôt. Je te contemplais. T’étais tellement beau, avec tes cheveux éméchés et ton sourire paisible. Et moi aussi, je souriais.
Comment pouvais-je être si chanceuse?
Je me le demandais.
Et on écoutait Florence chanter en déjeunant: “Happiness hit her like a bullet in the back”. Et c’était vrai. Notre bonheur me rentrait dedans, viscéralement.
Les semaines qui ont suivi ont été d’une douceur sans nom. On ne se connaissait pas et, pourtant, notre complicité était déjà flagrante. Tu rencontrais mes ami.e.s, tu rencontrais mes parents… et tu prenais place dans ma vie, comme si tu en avais toujours fait partie. Comme si tu étais fait pour y être. J’ai souri encore et encore, jusqu’à en avoir mal aux joues... jusqu’à ce que les larmes finissent par prendre le relais, éventuellement.
Réaliser que tout cela était éphémère, momentané, me rongeait, me grugeait, me détruisait. On visitait la ville, on s'émerveillait devant les immenses flocons qui tombaient, on faisait semblant de s’aimer. Sauf que moi je ne jouais pas la comédie : t’étais définitivement la plus belle des parenthèses.
À ce jour, je n’ai plus de nouvelles de toi. Je n’en ai pratiquement pas eu depuis que tu as quitté mon appartement, ma ville, mon pays. Mais j’ai essayé et j’ai espéré. J’ai espéré comme jamais auparavant. Vainement. Sans comprendre. Sans vouloir comprendre. Peut-être.
Puis, j’écrivais ces mots et j’ai finalement compris. J’ai compris que ce que je voulais c’était de te célébrer, célébrer ce qu’on a vécu, célébrer nos moments, célébrer notre petite éternité qui n’avait été qu’une parenthèse.
Une magnifique parenthèse.
Je me devais de célébrer, malgré ton absence.
Malgré ton silence.
Et j’écoutais Florence chanter :
« And I never wanted anything from you
Except everything you had
And what was left after that too”
Je ne savais pas, jusqu’à aujourd’hui, comment te dire que je pensais encore à toi. En ce moment. Souvent. À tous les jours. De moins en moins. Tout ça parce que j’aurais voulu plus, tellement plus.
Tout ce que je sais c’est que dans un univers parallèle, il y a nous.
Un nous. Toi et moi.
Je l’espère.
Peut-être.
Ou peut-être pas.
Alors voilà, c’est dit.
Fais attention à ton petit coeur ma belle.
Prend soins de toi et à bientôt !